Monthly Archives: septembre 2009

Saturation

Samedi dernier, la saturation était telle que nous n’avons pas pu envoyer des élèves en solo, voir en navigation solo. Les contrôleurs ont d’ailleurs avec beaucoup de raison, refusé des vols solos.

De plus, la ségrégation des IFR/VFR en vol de nuit, met pratiquement un terme, pour le moment au VFR de nuit. En effet, dans une zone réglementé, le contrôle assure la séparation entre IFR et VFR, de nuit, dans une zone réglementée ( voir RAC3, chapitre 2.2.1.1 cliquez ici pour télécharger le RCA3 depuis le site de l’ACOP (1 Mo)), ce qui veut dire en clair, que dès qu’un IFR arrive sur l’axe de percée et passe le FAF, le VFR en tour de piste, doit ou se poser ou partir en local. Quand on voit la fréquence des vols IFR le soir, on comprend pourquoi l’activité est largement compromise !
Comment allons nous former nos vols de nuit, qualif exigée par exemple, pour débuter un stage IFR, ou pour passer le test du CPL, ou tout simplement pour se faire plaisir ?

Soyons simple et direct, ce système est réducteur et dangereux . Nous n’en voulons pas. Malgré les efforts des contrôleurs, l’espace est trop restreint et ne permet plus le maintien de la capacité en tours de piste, vols locaux, et rotations d’hélicoptères. Ce dispositif est déplorable, en termes de complexité d’évolution, d’augmentation de points de croisement, et de nuisances environnementales. Il n’induit que des contraintes et des restrictions d’activité qui conduiront à notre perte. Nous ne pouvons penser qu’il s’agisse là de l’objectif délibéré que l’administration s’est fixé…(quoique, il y a 20 ans, pratiquement jour pour jour, le 30 septembre 1989, Guyancourt fermait…)
Si ce système était maintenu, il serait regrettable qu’un accident établisse malheureusement que nos réclamations étaient fondées, et l’administration serait largement responsable de l’avoir provoqué.

L’ADATE a alerté par courrier les responsables de la circulation aérienne, de la DGAC, du bureau enquête analyse. La balle est dans leur camp !

à suivre rapidement…

ZRT

et bien ça y est, la galère  redoutée est arrivée : Nous avons notre usine à gaz, la ZRT de Toussus… et qu’elle usine ! Le problème, est que cette ZRT mise en place dans la précipitation (pourquoi ? personne n’a vraiment pu y répondre ! des pressions d’en haut soi-disant ! en haut a bon dos, mais j’y reviendrai !), donc je disais que cette ZRT mise en place vite fait, est malheureusement terriblement accidentogène ! Dès le début de l’expérimentation, les effets désastreux que nous avions pressentis, sont aujourd’hui avérés, et de nature à remettre en cause la sécurité des vols. Voyons voir ce qui se passe dans la pratique:

  • Commençons par (essayer de !) partir. Un premier code transpondeur pour le départ, nous est attribué dès le contact avec le sol. Face à l’est, il ne faut pas interférer avec la percée 07, donc en fin de vent arrière, on rase Chevreuse (la maréchaussée collait des infractions pour ce survol il n’y a pas si longtemps), et ensuite, immédiatement cap sur SW soit le château d’eau de RBT . La sortie par NW soit les réservoirs d’essence de Coignières, est théoriquement faisable sur demande et après obtention d’une clairance… La condition étant qu’il n’y ait pas d’arrivée IFR ! Moralité, quand il y a des arrivées en cours, pas de clairance. Et si on déborde un p’tit chouïa vers Dampierre, hurlements ! (pas méchants les contrôleurs, mais bon, on se fait engueuler quand même.)
  • En départ 25, même combat, avec moins de stress de la part de nos « aiguilleurs » (je sais qu’ils ont horreur de ce terme, c’est pour les taquiner un peu) …. Mais la majorité des départs se fait également vers SW.
  • Bon, nous sommes partis, et nous pouvons maintenant, mettre 7000 au répondeur et conformément au Sup/Aip 124/09, nous veillons 121,5 pour pouvoir montrer patte blanche aux mirlitaires qui viendraient nous arraisonner ! Encore une galère !
  • Maintenant, nous revenons vers « Taousuce l’ignoble »…. 3 mn avant l’entrée dans la Zone, contact … et direction S1, qui est à 1 NM nord ouest des silos de Limours. ensuite tout le monde en file vers Sierra. Tout le monde sur la même trajectoire avec des vitesses forcément différentes. Risque d’abordage accru !

Les avions en transit à l’extérieur de la ZRT en provenance de terrains extérieurs et à destination de terrains extérieurs, se reportent tous au VOR de RBT. C’est une route classique. Ils sont en dehors de la ZRT, mais à 1 NM, et compte tenu de la densité des échanges radio dans la Zone, les pilotes qui voudraient contacter pour manifester leur présence , ne peuvent pas se signaler. Nous n’avons aucune connaissance du trafic environnant, et de toute façon la densité des échanges radio est telle que l’on n’écoute plus grand chose. Au prétexte d’améliorer les services rendus, la fréquence est maintenant saturée de messages incessants d’informations de trafic, qui dispersent l’attention des pilotes.
Il est inconcevable que dans ce vacarme, un pilote puisse tenir sa machine, faire la radio, assurer la navigation, dispenser pour certains de l’instruction, et se préoccuper de l’environnement en toute sécurité.
Est-il utile de rappeler qu’à l’heure actuelle, le code la route interdit de téléphoner au volant de sa voiture !

Le gros problème est d’avoir placé un point d’entrée à 1,8 NM d’un point de sortie, et à proximité d’un VOR en route. C’est insensé, et ça ne peut que favoriser les accidents. A 120 Kt, deux avions sur des trajectoires opposées entre Sierra 1 et Sierra W sont distants de 20 secondes de vol !
Et ce ne sont pas les 200 ft de séparation qui nous garantiront un espacement satisfaisant (en sortie de la Zone nous sommes à 1500 ft, et à l’entrée à 1300 ft). En effet, la tolérance d’un altimètre est de 3 millibars, soit 90 ft ; la tolérance de tenue d’altitude accordée à un pilote PPL est de 150 ft, en vol normal, et 200 ft en panne moteur simulée (N-1 en bimoteur). Cherchez l’erreur !

L’environnement avec ce nouveau dispositif est également largement bafoué ! La ZRT vient de créer des nuisances qui n’existaient pas, sur les communes de Cernay la Ville, Limours, les Molières, et sur le hameau de Romainville…Pas mal ! On voudrait la guerre avec les riverains , on ne s’y prendrait pas autrement (qui est « on » ? je vous le demande !) Nous faisons des efforts terribles pour créer le minimum de nuisances, et on nous fabrique des trajectoires qui augmentent notablement ces nuisances….On marche sur la tête !  Enfin, 3 nouvelles villes ou villages survolés, et une qui par le fait est pratiquement survolée (Limours) ! C’est de la provocation !